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Mes conseils pour fabriquer le maillet de Samuel Mamias…

Le maillet de qui finalement ?

Je l’appelle le maillet de « Samuel Mamias », parce que c’est lui qui m’a fait découvrir ce magnifique maillet dans sa vidéo il y a maintenant déjà 3 ans. Ce maillet en réalité, d’après ce que j’ai pu lire, a été inventé par Roy Underhill (un menuisier américain). Ce maillet a été conçu de telle sorte à ce que la partie supérieure ne puisse jamais s’enlever du manche une fois que les deux pièces ont été assemblées.

Il y a 3 ans, c’est Samuel qui m’a époustouflé devant sa réalisation. Il faut dire que je le suis depuis plus de 7 ans et que j’admire énormément son travail et son expérience. Voici sa réalisation :

Une adaptation plus simple et à mon niveau il y a 3 ans…

Suite à sa réalisation, il y a 3 ans, j’avais de mon coté réalisé un maillet s’inspirant en partie de son travail. J’étais très loin d’avoir les outils et surtout les connaissances nécessaires que pour réaliser le maillet à double queue d’aronde impossible et muni d’un tenon au centre… Du coup je m’étais arrangé pour garder quelques similitudes : deux queues d’aronde en façade du maillet et un manche qui s’élargit jusqu’à l’épaisseur de la tête du maillet. Pas de tenon, ni de queue d’aronde impossible, ou encore d’outils manuels dans ma réalisation, mais j’étais déjà très fier du résultat :

Des conseils pour cette réalisation ?

Rentrons dans le concret : quel outillage faut-il ?

J’économise constamment pour améliorer mon atelier. Je suis passionné et ça n’est pas prêt de changer ! Dans ce sens, j’essaye toujours de choisir des outils qualitatifs.

Pour ne pas vous perdre, je vais tâcher d’être assez succinct dans mes explications. Tout ce que je vais dire n’engage que moi, mais voici mon avis :

  • Scie à main : Pour débuter, je considère que les scies japonaises sont plus adaptées que les scies occidentales. Les scies japonaises sont moins chères que leurs équivalents occidentaux, et ce pour une même qualité. Les scies japonaises ne doivent pas être affutées, ce qui retire un paramètre de difficultés dans l’utilisation et l’apprentissage. Une scie Ryoba 250 mm et une Dozuki pour bois dur, c’est un combo parfait selon moi. Évidemment, j’espère un jour pouvoir m’équiper de scies occidentales, et je connais leur avantage également, mais pour débuter je ne préfère pas.
  • Un ensemble de ciseaux à bois : Je suis très content de mon ensemble Kirschen « TWO CHERRIES ». Selon moi, il est important d’avoir les dimensions suivantes : 2, 6, 10, 12, 16, 20, 26 mm. Je trouve que toutes ces dimensions sont utiles. Certes, c’est un certain investissement d’acheter 7 ciseaux d’un seul coup, mais cela reste sans aucun doute l’outil le plus important dans une telle réalisation. Je vous déconseille fortement les ciseaux à bois entrée de gamme tels que ceux ci, voire même milieu de gamme tels que les Stanley Bailey. Pour en avoir déjà utilisé, ces ciseaux sont vraiment très désagréables à manier (mal usiné et donc peu précis, trop épais au niveau de la planche du ciseau ce qui le rend désagréable, déséquilibré au niveau de son poids, etc.). Pour faire la longue mortaise, il serait intéressant d’avoir un bédane (plus solide et rigide qu’un ciseau à bois). Je projette d’acheter un ensemble de bédane de la marque Narex, très réputé pour sa qualité.
  • Un tranchet et un trusquin de très bonne qualité (j’entends par là un trusquin qui ne se dérègle pas du tout, qui tranche parfaitement les fibres du bois, etc.) Les trusquins veritas sont une valeur sûre. Sans un traçage IRRÉPROCHABLE, il est impossible d’avoir un beau résultat, et malheureusement, les outils de précisions coutent un certain prix. Je pense que les trusquins japonais peuvent également être intéressants. Ils ont une pointe plutôt qu’une roulette pour trancher les fibres. La roulette du trusquin ayant son épaisseur et une sorte de biseau, il faut la prendre en compte lors du traçage pour être suffisamment précis.
  • De quoi affuter vos ciseaux à bois. C’est INDISPENSABLE ! Un ciseau bien affuté, c’est un ciseau qui tranche le bois de bout presque comme du beurre ! Pour obtenir de beaux assemblages, le ciseau doit pouvoir couper les fibres du bois de manière nette, tant dans le sens du fil qu’en bois de bout. Pour affuter mes ciseaux, je profite d’avoir dans mon atelier une machine à affuter les outils, une tormek T8. Cette machine coûte très cher. Je ne vous conseille pas d’investir dans un tel matériel si vous n’avez pas pour ambition d’affuter énormément d’outils. J’ai acheté une tormek pour affuter mes ciseaux, (mes futurs fers de rabot), les outils de tournage, les couteaux, etc. Pour affuter vos ciseaux à bois, je vous conseillerais donc d’acheter des pierres à affuter. Voici une vidéo de Samuel Mamias qui explique sa méthode pour affuter un ciseau à bois avec des pierres diamantées.
    N’hésitez pas non plus à vous aider de gabarits à affuter qui peuvent vous faciliter la tâche. Mais comment savoir si le ciseau est bien affuté ? Il doit trancher le papier de manière nette et sans accrocher.
  • Pour finir, je vous conseille d’avoir une petite latte métallique, et à l’avenir j’aimerais également acheter cette petite équerre métallique de précision.

Voici en vidéo une petite présentation de tout cet attirail : https://youtu.be/sPVrKG8WUxc

Il manque encore l’outil le plus important !

✨ La patience

Au-delà de l’outillage et de l’expérience, la chose la plus importante pour réaliser ce maillet, c’est de prendre son temps. Un assemblage en bois, ça implique d’avoir des surfaces parfaitement planes, ainsi que des arrêtes nettes et précises à moins d’un dixième de millimètre. Durant toute la réalisation, il faut rester très concentré pour approcher les traits de trusquin et de tranchet, en retirant de la matière petit à petit sans jamais dépasser la ligne, sinon c’est le défaut assuré !

J’ai mis plus de 10 heures à tracer, découper et ajuster les pièces de mon maillet. Le plus compliqué est de rester concentré pour ne pas faire le coup de ciseau de trop ! Il faut également ne pas se précipiter et trop vite faire l’assemblage. J’ai passé près de 2 heures à vérifier et ajuster chaque plan de mes pièces pour être certain qu’ils soient tous parfaitement planes.

3 ans plus tard… Je me lance !

En 3 ans, j’ai beaucoup évolué dans le monde du travail du bois. Comme depuis mes débuts, j’ai appris de manière autodidacte, et ma passion n’a fait que grandir de jour en jour. Grace à la création de ce site, j’ai également pu équiper de mieux en mieux mon atelier. J’ai acquis mes premiers outils à main. Je ne peux pas dire que ça a été un coup de foudre et que je vais revendre toutes mes machines électriques… Mais j’ai énormément de plaisir à mélanger l’utilisation d’outils manuels et électriques.

Si vous ne l’avez pas encore vu, voici comment, 3 ans plus tard, j’ai fabriqué ce fameux maillet. Une vidéo sans beaucoup d’explications, mais assez détaillée dans les images :

Une difficulté rencontrée :

Toute la réalisation s’est bien déroulée, mais une étape a été particulièrement compliquée. Il s’agit de l’ajustement de l’arête intérieure. Cette arête est difficilement accessible et les ciseaux à bois sont presque trop épais que pour atteindre cet endroit. J’ai du faire preuve de beaucoup de patience pour retirer le bois petit à petit… Je n’ai pas trouvé de solution miracle, et cette étape n’a vraiment pas été simple. Peut-être faudrait-il un ciseau encore plus fin.

Conclusion sur cette réalisation

J’ai à nouveau beaucoup appris sur cette réalisation. Je suis très fier du résultat, et ça n’a pas été sans difficultés ! Il y a peu de défauts, j’en suis content. Il y a un arrachement sur la partie supérieure du maillet sur une des deux queues et l’un ou l’autre petit écart de quelques centièmes de millimètres, mais vraiment pas grand chose.

Malheureusement, il y a quand même un gros défaut avec ce maillet… il est trop beau que pour être utilisé ! J’avoue que je me pose vraiment la question… Vais-je oser l’utiliser et l’user ? 😄

Le plan du maillet

Je vous ai dit tout ce qui me semblait intéressant à ajouter à ma vidéo concernant cette réalisation. Pour en savoir davantage, je vous conseille également de lire l’article de Samuel Mamias.

Voici le plan SketchUp de mon maillet, qui diffère légèrement de celui de Samuel… Le plan est très « brut », je vous laisse le plaisir d’affiner la forme du manche, sa longueur et celle de la tête du maillet selon votre ressenti lors de votre réalisation. Le plan vous permet surtout de connaître les dimensions des bruts utilisés et de l’assemblage.

J’aimerais également ajouter une petite précision supplémentaire concernant les angles choisis pour les queues d’aronde. Comme l’explique Samuel dans sa vidéo et dans son article : « Si on regarde cet assemblage, il y a trois angles différents : l’angle du maillet, l’angle d’inclinaison de la joue arrière et l’angle de la queue d’aronde au-dessus. Ces 3 angles ne sont pas indépendants, donc dès que j’en ai choisi deux, le troisième est fixé obligatoirement. »

Lors de mon traçage, je n’ai pas tout-à-fait respecté cette règle. En fait, au vu des dimensions de mes pièces de bois et du design voulu, je n’ai pas eu le choix. La flèche rouge montre ma modification, et la flèche bleue montre comment tracer pour respecter la dépendance des 3 angles. En rouge, nous n’avons plus un triangle isocèle alors qu’en bleu si.

C’est cette augmentation d’espace qui brise la dépendance des angles. Ceci étant dit, cela implique qu’il y aura davantage de fibres compressées lors de l’assemblage (mais comme les fibres sont juste compressées, ça ne pose pas problème). Ceci implique également qu’à l’intérieure du maillet, il y aura un petit jour sans contact, mais ce jour est de toute manière présent au niveau du creusage des queues.
J’ai modifié cette erreur dans le plan pour que le maillet soit comme celui de Samuel.

Plan_maillet.zip (329 téléchargements)

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